Le projet MYCO-BAT, pour réduire le risque de développement de moisissures en phase chantier, est l’un des 11 lauréats de l’appel à projets de l’ADEME.

MYCO-BAT réunit l’École des Hautes Etudes en Santé Publique (EHESP), l’Agence Qualité Construction (AQC), le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et sa filiale BIOGUESS, ainsi qu’Inddigo en tant que coordinateur.

L’objectif du projet est double :
  • Alimenter les recherches actuelles sur les développements fongiques et évaluer l’impact possible de la phase chantier
  • Proposer des solutions aux acteurs de la construction pour réduire les risques associés à une humidité élevée en phase chantier et s’inscrire dans une démarche qualité


Des associations ont été clairement établies entre troubles respiratoires et présence de moisissures dans les logements

Un rapport de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES) en date de juin 2016 confirme une corrélation entre présence de moisissures et apparition d’asthme chez les jeunes enfants. Alors que près d’un enfant sur dix est asthmatique, nous voyons se multiplier les cas de chantiers présentant des développements fongiques. Ces moisissures que l’on « cache » tant bien que mal en fin de chantier pourraient survivre et réapparaître en phase d’usage des bâtiments.

La problématique de développement fongique dans les Bâtiments Performants en Énergie (BPE) a été identifiée dans le cadre des programmes REX BPE mené par l’Agence Qualité Construction et OQAI-BPE mené par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI). Les mesures réalisées par Inddigo et l’EHESP dans le cadre du projet de R&D ICHAQAI – Impact de la phase CHAntier sur la Qualité de l’Air Intérieur - coordonné par Inddigo ont également mis en évidence cette problématique sur le premier chantier test. Une première collaboration avec le CSTB et BIOGUESS a même été initiée, pour pouvoir effectuer des mesures de l’Indice de Contamination Fongique (ICF) sur le second chantier test ICHAQAI. En effet l’ICF présente l’avantage de détecter de manière précoce les développements actifs de moisissures même si celles-ci ne sont pas visibles à l’œil nu comme les moisissures se développant derrière une paroi de doublage.

Si les causes pouvant être à l’origine de développements fongiques sont multiples, certains facteurs aggravants sont désormais présents sur la grande majorité des chantiers de construction neuve. En effet, la réalisation de bâtiments étanches à l’air pour des questions de performance énergétique, associée à l’absence de ventilation en phase chantier, engendre une impossibilité pour l’humidité issue des différentes étapes de s’évacuer. La recherche de gains sur les délais de chantiers qui se traduit parfois par une intervention prématurée des entreprises de second œuvre (non-respect des temps de séchage), ne fait qu’accroître la problématique.

MYCO-BAT sélectionné par l’ADEME

Le projet de recherche MYCO-BAT a été sélectionné par l’ADEME sur la base de plusieurs critères (cf. liste complète des critères établis) et notamment parce qu’il conduit :
  • à l’évolution des chantiers vers une démarche globale exemplaire (du point de vue environnemental, énergétique, économique, qualitatif, etc.) ;
  • à la prise en compte des interfaces du bâtiment avec son environnement (énergie, déchets, réseaux, environnement, climat, habitants).