13 octobre 2025

Thèse Data et Territoires

Mieux connaître les flux territoriaux grâce à la data

Penser le changement Solutions & Outils numériques

La data science est une opportunité pour renouveler les pratiques autour du métabolisme territorial dans un objectif de transition vers la durabilité.
Elle est au cœur des travaux de Fanny LACROIX, qui nous présente son sujet de thèse.

Entretien avec Fanny LACROIX, doctorante engagée pour la transition des territoires

Dans le cadre de notre recherche, nous encadrons de jeunes doctorants dans leurs travaux de thèses. Fanny LACROIX, doctorante chez Inddigo, répond à nos questions.

Qui es-tu ?

Je m’appelle Fanny Lacroix et je suis ingénieure diplômée de l’ENSIACET, spécialité Génie Industriel. Après avoir obtenu mon diplôme en 2023, je réalise une thèse qui a commencé en juillet 2024 et se finira en 2027. Je travaille sous la direction de Pascale RIVIERE, Directrice de la Transformation et de l’Innovation Digitales au sein d’Inddigo ainsi que de Stéphane NEGNY et Jean Pierre BELAUD, enseignants-chercheurs au sein du Laboratoire de Génie Chimique (LGC), département Procédés et Systèmes Industriels du CNRS.

Sur quel sujet porte ta thèse ?

Mes travaux de recherche s’inscrivent dans les enjeux du développement durable, de la sobriété et plus particulièrement de l’économie circulaire. Pour accompagner leur mise en œuvre à l’échelle des territoires, il est essentiel de comprendre leur fonctionnement global. Cela peut passer par une analyse de leur métabolisme, c’est-à-dire l’étude des flux de matières qui les traversent.

Cette analyse repose sur une méthode de quantification appelée Analyse de Flux de Matières (AFM), qui permet d’identifier et de mesurer les flux entrants, sortants, stockés et transformés au sein d’un territoire. L’objectif de cette analyse est de mieux piloter la gestion des ressources et d’optimiser les chaînes logistiques.

Quels sont les objectifs de tes travaux ?

Pour que l’Analyse de Flux de Matières devienne un véritable outil d’aide à la décision dans la mise en œuvre d’un développement durable, il est nécessaire qu’elle évolue et que certains verrous, tant méthodologiques que pratiques, soient levés.

Mes travaux portent précisément sur certains de ces verrous, avec pour objectif de les dépasser. Pour cela, nous adoptons une approche innovante en mobilisant les apports de la science des données et de l’Intelligence Artificielle.

Quels sont les apports potentiels de la science des données et de l’Intelligence Artificielle ?

L’objectif est de permettre aux experts de se concentrer sur l’analyse, qui constitue la véritable valeur ajoutée, en allégeant les étapes préalables souvent longues et fastidieuses.

La science des données et l’Intelligence Artificielle permettent d’optimiser la collecte, le nettoyage, le traitement et la visualisation des données mobilisées. Elles contribuent ainsi à rendre l’ensemble du processus d’une Analyse de Flux de Matières plus efficace et plus opérationnel.

Sur quelles échelles de territoire travailles-tu ?

Malgré un contexte mondialisé, les territoires locaux jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre du développement durable. Ils ont en effet la capacité de définir et de conduire leur propre transition socio-écologique, en mobilisant les ressources naturelles, économiques, sociales ou identitaires qui leur sont propres.

Ainsi, bien que l’Analyse de Flux de Matières puisse être appliquée à différentes échelles territoriales, mes recherches se concentrent sur les territoires locaux, en particulier les intercommunalités (et leurs groupements) et les régions. Je mobiliserai ainsi plusieurs cas d’études dans le cadre de ma thèse, notamment une mission pour le Pôle Métropolitain du Grand Amiénois, qui porte sur une étude de Programmation et de Planification Matières intégrant une Analyse de Flux de Matières.