Les limites à la croissance (dans un monde fini)

Impacts des activités humaines sur la planète : une grande première

En 1972, une équipe de 4 chercheurs alerte le monde sur les impacts des activités humaines sur la planète. Pour la première fois ils arrivent à modéliser informatiquement les conséquences de la croissance économique et démographique et publient un rapport qui fait froid dans le dos. À sa sortie, il fait énormément de bruits, il se vend à des millions d’exemplaires et sera traduit en 37 langues. Puis, petit à petit, il passe de plus en plus inaperçu. À chaque décennie anniversaire, un regain d’intérêt laisse présager une prise de conscience pour un changement en profondeur et durable qui ne voit pas le jour.

Le Club de Rome à l’origine des recherches

Le collectif dirigé par Dennis Meadows est composé de 3 autres chercheurs du Massachussetts Institute of Technology (MIT) : Donella Meadows, Jorgen Randers et William Behrens. Ils sont mandatés par le Club de Rome, un groupe de réflexion présidé en 1972 par Aurelio Peccei, membre du conseil d’administration de Fiat et composé d’industriels, d’économistes et de scientifiques qui s’interrogent sur les enjeux auxquels doivent faire face les sociétés industrialisées ou en développement. Ils souhaitent alors analyser les rapports entre la démographie, la croissance économique et la consommation des ressources terrestres.

Une utilisation innovante de l’informatique

Les recherches s’appuient sur l’utilisation d’une simulation informatique, une prouesse pour l’époque. Le modèle « World 3C » modélise la dynamique entre plusieurs systèmes : alimentaire, industriel, démographique, ressources non renouvelables et pollution.

Les conclusions du rapport « The Limits to Growth » sont alarmantes

Le rapport est clair, si la croissance sans limite et l’évolution démographique continuent sur le même rythme, nous ferons face à des conséquences écologiques dramatiques. Une consommation toujours plus grande des ressources naturelles aboutiront inévitablement à un “crash” au cours du XXIème siècle. Cette annonce, faite juste avant la crise pétrolière de 1973, fait l’effet d’une bombe à une époque où l’on pense que la croissance est un fait durable.

Une conviction toujours d’actualité

• Les résultats publiés dans le rapport « The Limits to Growth » ont été confortés en 2004 lorsque ses auteurs reprennent leur analyse pour les enrichir de données collectées pendant 30 ans. La tendance ne s’inverse pas !
• En 2012, lorsque les Edition Rue de l’Échiquier publie la traduction française du rapport Meadows dans la collection Initiale(s) DD, Dennis Meadows est plus que jamais convaincu de l’inévitable et déclare « Il y aura plus de changements – sociaux, économiques et politiques – dans les vingt ans à venir que durant le siècle passé ». 15 000 exemplaires de l’ouvrage en grand format ont été vendus, 30 000 exemplaires en poche montrant l’intérêt porté à l’évolution du monde.
• En 2021, alors que le rapport du GIEC établit pour la première fois une corrélation évidente entre les activités humaines et le réchauffement climatique, le rapport de 1972 confirme être une référence incontournable.

En 1972, la question était « Comment éviter le dépassement ? », en 2004 « Comment procéder pour que nos activités ralentissent et puissent tenir dans les limites de la planète ? » ; désormais, « les limites sont dépassées, que nous reste-t-il à envisager ? »

Série de podcasts « Dernières limites »

Audrey Boehly tendson, journaliste, tend son micro à des experts pour savoir si nous nous approchons des limites planétaires (alimentation, eau, pétrole, métaux, climat…) ou si nous les avons effectivement déjà dépassées.
Écoutez le podcast sur toutes les plateformes d’écoute.

À découvrir également dans la collection Initial(e)s DD :

Rue de l’échiquier est une maison d’édition spécialisée en développement durable et économie solidaire. Afin de permettre aux francophones d’accéder à des ouvrages de référence et traduits de façon exigeante, les éditions Rue de l’échiquier ont créé la collection Initial(e)s DD. Bruno LHOSTE, Président d’Inddigo, en est le Directeur de Collection.

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