En ce mois de l’Économie Sociale et Solidaire, il nous tient à cœur de vous donner des nouvelles de J’aime Boc’oh, lauréat de notre appel à projet solidaire 2016-2018.

J’aime Boc’oh fabrique des confitures et tartinades-apéros, délicieuses et gourmandes en valorisant les fruits et légumes invendus des supermarchés et des producteurs. La conserverie solidaire fête ses 3 ans, un anniversaire important dans la vie d’une structure, et nous sommes heureux de voir qu’elle se porte très bien.
Baptiste Bourdeau, son dirigeant, répond à nos questions.


Comment s’est passée l’année 2019 pour la conserverie solidaire ?
L’année 2019, est encore une très bonne année pour J’aime Boc’oh. Nous prenons notre vitesse de croisière et tous nos indicateurs sont au vert.
  • Nous avons consolidé nos ressources humaines avec le recrutement d’un directeur général adjoint et la création de 6 postes. L’association emploie maintenant 4 permanents et 11 personnes en contrat d’insertion : des agents de production, 2 mi-temps partagés entre vente et production, 1 logisticien qui récupère les fruits et légumes, les trie, composte les biodéchets et prépare les commandes et 1 agent de récupération en lien avec la Banque Alimentaire de Savoie.
  • Nous avons mis en place de nouveaux partenariats avec les distributeurs : 10 nouveaux super et hypermarchés de la grande distribution ont rejoint notre réseau, ainsi que 10 boutiques de proximité : des magasins Zéro déchet, des supermarchés coopératifs, des épiceries fines et d’autres magasins locaux. Parmi ceux-ci, on compte des enseignes qui faisaient déjà des efforts pour lutter contre le gaspillage alimentaire et d’autres que nous avons convaincus. Nous en avons même incité certaines à donner leurs invendus à la banque alimentaire. Cette année a aussi été l’occasion de favoriser la commercialisation de nos produits auprès des comités d’entreprise.
  • De plus en plus de producteurs locaux nous confient leurs surplus pour du travail à façon. C’est une nouvelle forme de collaboration que nous avons fortement développée en 2019. Les producteurs nous apportent leurs surplus, nous les transformons et nous leur remettons les bocaux qu’ils commercialisent eux-mêmes. Ces partenariats permettent aux producteurs de ne pas gâcher leur production en période de creux, notamment en plein été quand les récoltes sont les plus importantes et que la clientèle habituée est partie en vacances. Ce concept a permis la fabrication de 25 000 bocaux et la valorisation de plus de 12 tonnes de produits locaux.
  • Et nous avons développé une nouvelle gamme : J’aime Bioc’Oh: Les bocaux sont élaborés uniquement à partir de surplus agricoles bios et revendus dans les magasins bios locaux.

Qu’en est-il de l’essaimage du projet ?
Nous sommes régulièrement sollicités, si bien que nous organisons prochainement une formation pour partager notre expérience.
Nous donnons rendez-vous à tous les porteurs de projets intéressés les 20 et 21 janvier 2020.

Quelle est la vocation sociale et solidaire de J’aime Boc’oh?
Statutairement J’aime Boc’oh est une association. Notre structure d’insertion a une réelle vocation citoyenne en agissant sur :
  • la dimension sociale et l’accompagnement de personnes en situation de fragilité ;
  • la lutte contre le gaspillage alimentaire en valorisant les légumes disqualifiés ;
  • la sensibilisation : chaque pot vendu peut déclencher une prise de conscience et des envies de changement. Beaucoup d’achats sont des achats cadeaux qui font naître des discussions entre convives, à l’apéritif. Je suis touché par les personnes qui viennent en boutique avec une vraie intention d’aborder la problématique avec leurs amis ;
  • le pouvoir d’agir : nous organisons des ateliers pour permettre aux producteurs de valoriser leurs invendus mais aussi à destination des citoyens pour valoriser leur frigo à la maison ;
  • notre dimension salariale : l’écart de salaire entre les dirigeants et les salariés de notre association ne dépasse pas le 1 pour 2.

Et l’avenir ?
On le voit beau avec toujours de nouvelles envies. Par exemple nous étudierons en 2020 un projet, « les Pommés », dont l’ambition est de valoriser les surplus des vergers des particuliers.

Un dernier mot pour conclure ?
Merci à Inddigo qui a participé au démarrage de notre activité et à son accompagnement dans la durée avec 2 financements et un partenariat avec le CE. C’est très réjouissant de voir que des passerelles se font entre nos deux structures et c’est un plaisir de revoir les salariés d’Inddigo.

J’aime Boc’oh en quelques chiffres